Bilan du débat: un exité agressif s’est fait démasquer

Bon, je vais y revenir une dernière fois avant dimanche, après c’est la fin de la campagne, et je prendrai quelques vacances pour me laver la tête… Comme pratiquement tout le monde, j’ai regardé le grand débat hier, et si François Hollande a révélé un part de sa personnalité, nous a fait découvrir qui il est, au moins en partie, Sarkozy, lui, a fait du Sarkozy 100% pur jus. Content de lui-même, s’envoyant des fleurs quand il n’agressait pas son adversaire, attaquant tous les socialistes tout en jouant les victimes, allant même jusqu’à exhumer Mitterand, et finissant par une tirade sur DSK. Hollande, lui, ne s’est jamais abaissé ni à l’attaque personnelle, ni encore moins à des attaques sur les personnes de l’UMP ou à ressortir les affaires, pourtant nombreuses durant le quinquennat de Sarkozy. Juste pour mémoire, Woerth-Bettencourt, Karachi, fiston-EPAD, financement par Khadafi, achats immobiliers troubles, mise en examen de ses collaborateurs, remboursement de Tapie, et je m’arrête là sinon dans trois cent lignes j’y suis encore.

D’entrée de jeu, Sarkozy a été dans l’agression et dans le mensonge. Quand il dit que sous son quinquennat il n’y a pas eu de violence, il oublie un peu vite les émeutes de Villier-le-Bel en 2007, les émeutes de Grenoble en 2010, à la suite desquelles il a prononcé son fameux discours de Grenoble, et oublie-t’il l’Outre-Mer qui était en feu il y a quelques semaines seulement? Du foutage de gueule catégorie grand maître.

Alors je ne vais pas refaire tous les points du débat, mais sur chaque thème j’ai trouvé une constante: Hollande commençait par un réquisitoire sur la politique de Sarkozy et ses effets sur les français, puis présentait ses propositions. Sarkozy, lui, tentait de camoufler son bilan et essayait de détourner l’attention par des attaques sur Hollande ou les socialistes. Mitterand en a particulièrement pris pour son grade… Hollande a été obligé de l’interrompre à plusieurs reprises quand Sarkozy débitait des conneries vraiment trop énormes pour qu’il laisse passer. Et Sarkozy s’énervait, s’agitait sur sa chaise, et a finalement été incapable de défendre son bilan. Quant à faire des propositions, ça a été surtout Hollande qui a décliné les siennes, Sarkozy critiquant beaucoup mais proposant très peu.

Sarkozy a quand même fini par faire l’amalgame entre musulman et extrémiste, entre immigrant et musulman, donc à tisser le lien entre immigrant et extrémiste. Hollande ne s’est pas démonté et l’a repris, mais voir le président de la république en exercice s’abaisser à ce niveau, ça fait froid dans le dos et ça fait mal à la France.

Alors au final que restera t’il de ce débat? Chaque camp y trouvera son bonheur, il n’y a pas eu de KO mais on a quand même vu une différence de niveau, de hauteur de vue, et de maitrise de soi entre les deux candidats. On a vu Sarkozy être réduit à faire des attaques personnelles car sur le fond, il a été incapable de défendre son bilan et sa politique. On a vu un Hollande prendre de la hauteur et incarner une présidence apaisée, même si il a pataugé sur quelques sujets. Sarkozy, lui, a pédalé dans la semoule du début à la fin. Mon choix était déjà fait avant le débat, mais ce choix a été conforté hier soir. Hollande a prouvé qu’il pouvait être président. Sarkozy pendant cinq ans nous a prouvé de quoi il était capable. Au final, la question qui reste, c’est voulons-nous continuer avec Sarkozy et sa manière de gouverner en créant et en exploitant des clivages dans notre société, en pérorant dans les médias mais en agissant très peu dans le monde réel, ou voulons-nous un changement? Je me dit que le changement ne peut pas être pire que ce que nous avons en ce moment, donc autant changer. Dimanche, dernière étape du rodéo présidentiel. Espérons que Sarkozy se fera éjecter de son trône élyséen.

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Mais c’est pas possible d’envisager de voter pour un mec comme ça!!

Bon je vais pas vous le cacher, dimanche soir m’a fait très mal à la France, lundi matin j’avais encore comme une gueule de bois alors que je n’avais bu qu’une seule bière la veille, et ce matin je ne me sentais pas vraiment mieux. Alors soit j’ai développé une intolérance fulgurante à l’alcool, soit c’est juste que le FN à presque 20%, ça me donne envie de vomir…

Mais bon, le peuple s’est exprimé, et il faut respecter ce choix…  ce qui ne veut pas dire arrêter le combat et déposer les armes. Si les mots sont des armes, j’irai choper des munitions dans les livres, dans les journaux, sur internet, à la radio, dans les films, à la télé, et je ne m’arrêterai pas de bombarder ceux qui sont responsables de cette situation. Et en premier lieu, celui qui est au manettes depuis dix ans, qui aimerait bien nous faire croire que rien n’est de sa faute, et que si le Front est au plus haut, c’est avant tout la faute de ses adversaires et des instituts de sondage. Hier soir, en rentrant chez moi après le boulot, je suis tombé sur le candidat sortant qui tenait meeting, retransmis en direct à la télé. J’ai tenu à peu près cinq minutes avant de devoir couper la télé, j’ai failli vomir. Il n’a pas arrêté de déblatérer, de se gausser de son adversaire sans jamais le nommer, et a promis tout un tas de choses qu’il avait déjà promis il y a cinq ans, comme si il n’avait jamais été au pouvoir.

Oui, mais voilà. Quand on est aux commandes des forces de l’ordre depuis 10 ans, qu’on a fait de l’insécurité un de ses thèmes de campagne favoris,et que le sentiment d’insécurité augmente, c’est forcément de la faute des autres. Ce n’est en aucun cas à cause de la diminution des effectifs des forces de l’ordre (-12000 en 5 ans), ni à cause de l’augmentation des cambriolages (+13% en 3 ans), et surement pas à cause de l’augmentation des délits financiers (+11% en 3 ans). Alors, pour cacher cet état de fait, on  demande aux policiers et aux gendarmes de préférentiellement remplir des mains courantes au lieu d’enregistrer les plaintes (c’est tout ça en moins qui ne rentrera pas dans les chiffres), on requalifie des actes, bref, on truque tout ce qu’on peut. Comme on est obsédé par la politique du chiffre, et qu’on impose des rendements aux policiers comme on le ferait à un ouvrier serreur de boulons sur une chaine de montage, on se retrouve avec des policiers qui vont planter des radars sur le bord des routes, parce que là, dans les bons jours, on peut faire 20 ou 30 actes par heures, alors que pour démanteler un réseau de cambrioleurs, il faut plusieurs mois de travail de toute une équipe de policiers, pour au final généralement moins d’une dizaine d’interpellations. Et après on vient pérorer sur les plateaux de télé et dans les meetings, en se gaussant de la gauche laxiste… Oui mais les gens, eux vivent dans le monde réel, et se rendent bien compte de la situation. Et si il croit que ces résultats, et ce genre d’attitude, ne font pas monter le FN, il se fourre le doigt dans l’œil jusqu’au coude.

Après il a parlé un peu d’économie, surtout pour dire qu’il était le sauveur du monde et du système bancaire. Ça, pour le sauver, il l’a sauvé, en lui donnant des centaines de milliards pris sur nos impôts, milliards que ces mêmes banques ont utilisé pour venir spéculer sur les dettes des états, qui ont particulièrement été creusées par… le sauvetage du système bancaire. Et lui vient, tout fier, se vanter de ça? A sa place, je serais mort de honte d’avoir contribué à sauver un monstre qui vient essayer de me bouffer tout cru! Et puis il s’est vanté d’avoir sauvé le système des retraites, avec au passage une réforme mineure à laquelle pas grand monde n’a fait attention, et qui favorise le développement de complémentaires privées (autrement dit, les fonds de pension à l’américaine), qui elles aussi participent à la spéculation sur la dette des états. Mais ce n’est pas grave pour lui, dans sa conception ultra-libérale de notre monde, tout doit partir dans la sphère privée, et l’Etat doit être réduit à sa plus simple expression. Il s’est montré particulièrement fier d’avoir sauvé des entreprises. C’est oublier un peu vite les promesses faites aux métallos de Gandrange et de Florange. Tiens, au fait, le redémarrage de Florange, il n’a toujours pas eu lieu, n’est-ce pas? Pourtant, ça n’avait pas été promis il y a seulement quelques semaines par le candidat sortant. Ça lui est sûrement sorti de la tête…

Puis il a dénoncé l’application sans intelligence et sans discernement des normes et des règlements. Lui qui a été le chantre du non renouvellement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, sans distinction de secteur d’activité ou autre. Mais c’est vrai, après tout, les forces de l’ordre, le secteur de la santé, ou l’éducation, tout ça n’est que broutilles pour l’avenir de notre pays.

Enfin, quand il parle du FN, et du fait que c’est la faute de la gauche si on en est là aujourd’hui, c’est tout simplement une injure faite à la face du peuple. Si on en est là, c’est avant tout le fait de sa politique, de la droite décomplexée qu’il a mise en place, des politiques qu’il a mené avec Guéant et Hortefeux, de la xénophobie ouvertement affichée, de la stigmatisation de l’immigration comme étant la cause du chômage en France, de ses députés qui vont jusqu’à dire qu’il faut renvoyer les immigrés sur leurs bateaux… pour résumer, de cinq années de destruction du front républicain qui avait été mis en place par Chirac afin de faire barrage à l’extrême droite. Et nier le fait que tout ça puisse expliquer que le vote FN est de moins en moins honteux, voire assumé et revendiqué, c’est nier la réalité. Le vote FN est une conséquence directe de la politique du candidat sortant, quand on est président, il faut assumer ses responsabilités!

Alors j’ai coupé la télé, je n’en pouvais plus. Tant de mensonges, de contre-vérités, de manipulations, de langue de bois, c’est trop pour moi. Il suffit d’ouvrir les yeux et de regarder l’état de notre pays pour se rendre compte que quelque chose va très mal, et que ça empire. Alors on peut reprocher beaucoup de choses à Francois Hollande, on peut dire qu’il est mou, qu’il ne prend pas vraiment de décisions, que le parti socialiste est une parti libéral qui ne s’assume pas… Tout cela est peut-être vrai, surtout pour le côté libéral du PS. Mais entre deux maux il faut choisir le moindre, et ce qui est sûr, c’est que Hollande fera beaucoup moins de mal à notre pays que le candidat sortant. Et le candidat sortant possède 10 ans de bilan derrière lui pour le prouver. Alors comment peut-on ne serait-ce qu’envisager de voter pour un mec comme ça?

Évidement, il y aura toujours les inconditionnels, les groupies, ceux là ne réfléchissent pas et voteront pour lui quoi qu’il arrive. Ceux là représentent 20 à 25%, peut être jusqu’à 30… Mais pour les 70 autres pourcents, il faut vraiment qu’ils s’interrogent sur l’avenir qu’ils veulent pour notre pays. En tous cas, mon choix est fait, et même si je ne porte ni Hollande ni le PS dans mon cœur, je voterai quand même lui, je ne peux pas, en conscience, continuer à cautionner le mensonge comme stratégie de gouvernement.

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Bataille de meeting, vacuité des idées

J’étais parti en vacances une petite semaine, afin de me reposer le cerveau, de couper un peu tout le ronron médiatique à propos de cette campagne désespérante, et puis aussi pour voir, sur le retour, si avec un œil un peu plus neuf, on y trouvait quelque chose d’intéressant. Et donc hier soir, en rentrant de ma semaine de coupure, que vois-je dans ma petite lucarne magique? La bataille des meetings, la star’ac de la politique, la nouvelle star de la présidentielle, à la seule différence qu’on détermine le gagnant non pas en comptant les SMS des téléspectateurs, mais en estimant la taille du public qui est venu assister aux grand-messes des deux gros candidats.

Mais au delà de la bataille des chiffres, ce qui m’a surtout frappé, c’est la vacuité des discours des candidats. Bon, Hollande avait mis son programme sur la table en début de campagne, et à part le petit détour des 75%, il s’est tenu à ses 60 mesures qu’il avait mis dans son petit livre-programme. Quant à l’autre, il est dans l’improvisation la plus totale, il n’a pas vraiment de programme sauf de ne pas dire qu’il va continuer comme les cinq années précédentes, sa seule stratégie étant d’occuper un maximum l’espace médiatique en espérant que ça incite les gens à voter pour lui. Sauf que l’égalité du temps de parole est venue lui couper l’herbe sous le pied, et que du coup, la vacuité de ses propositions n’en est que plus flagrante.

Alors on voit bien que la stratégie principale des deux gros, c’est de se coller à la culotte, de répondre à un meeting par un autre meeting, mais en plus gros, et surtout de ne pas trop parler des sujets de fond, surtout parce qu’on s’apercevrait que l’orientation économique des deux candidats est fondamentalement la même: l’ultra-libéralisme, qui est censé apporter la liberté et le bonheur dans le monde entier, dixit Milton Friedman. La seule différence entre les deux, c’est que Hollande propose d’adoucir un peu les effets dévastateurs pour les peuples de ce courant de pensée avec quelques mesurettes « sociales », alors que son concurrent lui ne parle que de soutenir les pauvres entreprises dont les actionnaires ne gagnent décidément pas assez, surtout qu’ils font de l’argent en dormant au fond de leur lit, pauvres d’eux…

Et c’est là un des problèmes majeurs de cette campagne. Afin de cacher le fait que les deux grands partis de notre pays sont en fait extrêmement proches l’un de l’autre sur les grandes orientations économiques (en accord d’ailleurs avec Bruxelles et la commission dont le seul rêve est de tout libéraliser le plus vite possible), ils se sont appliqués tout au long de la campagne à faire diversion à coup de halal, de musulmans terroristes et de coût du permis de conduire. Par contre, les plans de rigueur qui ne servent qu’à réduire la voilure des services publics dans tous les domaines, le vidage progressif du maillage des institutions républicaines sur notre territoire, au profit d’un centralisation de ces mêmes services vers les centres urbains, les délocalisations et la désindustrialisation qui sont la conséquence directe d’une ouverture des marchés sans condition à une concurrence déloyale car les entreprises étrangères ne sont pas soumises aux mêmes normes que les nôtres, que ce soit sur la plan social, environnemental, ou de la qualité des produits… de tout cela on en parle pas, alors que c’est pourtant le cœur de nos préoccupations.

Et c’est ce qui explique que tout le monde s’en fout de cette campagne, et que ceux qui s’y intéressent un peu ont plus envie de voter pour Mélenchon (« Avec lui, au moins, ça changera ») ou Marine (« Je sais que c’est une connerie de voter FN, mais je veux qu’ils aient peur, cette bande d’enculés »), ou surtout pour l’abstention (« Rien à foutre, ça ne changera rien, moi dimanche je vais à la pêche »). Les citations viennent tout droit de la rue de ma petite ville de province, et reflètent bien le mépris de plus en plus grand pour cette mascarade politicienne à laquelle nous assistons en ce moment. Plus que cinq jours avant le vote. Ça va être long de tenir jusque là…

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C’est de la faute des autres, pas la mienne

Acculé par son bilan, et par un rejet massif de sa personne dans l’opinion, le candidat-président et son équipe de campagne doivent faire face à une situation délicate: comment justifier les erreurs commises pendant cinq ans, et demander au peuple de le laisser continuer comme ça cinq ans de plus. Alors j’ai abondamment évoqué les techniques de camouflage, de diversion, et de jeux sur les peurs. Il y en a également une autre, le c’est pas de ma faute, parce que c’est celle des autres.

On peut voir dans cette interview de Valérie Pécresse un bel exemple de la mise en application de cette technique. Au milieu du flot d’autosatisfaction et d’autocongratulation sur la sublimissime gestion financière du gouvernement durant le quinquennat, la ministre du budget nous dit que « puisqu’on nous reproche toujours d’avoir accru la dette publique de 500 milliards d’euros, je voudrais apporter la précision suivante : depuis 2007, nous avons dépensé 560 milliards en dépenses sociales pour les plus fragiles. » Sans le dire ouvertement, elle nous fait savoir que la dette de la France, qui a explosé ces cinq dernières années, c’est la faute des pauvres et des assistés… Ce n’est aucunement imputable au bouclier fiscal, ni au coût des différentes opérations militaires, en particulier en Lybie (dont on ne sait même pas exactement combien ça nous a couté, voir ici et ici), ni aux niches fiscales dont le candidat-président vient tout juste de découvrir que les entreprises les utilisaient pour faire de l’optimisation fiscale, où à l’avion à 170 millions qu’il s’est payé … Non, non, c’est la faute des pauvres!! Alors juste pour revenir sur le plan comptable, Marianne2 a analysé le petit calcul de la ministre du budget, qui illustre bien comment on peut manipuler les chiffres pour leur faire dire ce qu’on veut.

On sent bien que l’équipe de campagne du candidat-sur-talonnettes est aux abois, qu’elle ne trouve plus de moyens de justifier l’injustifiable, et donne donc dans la surenchère démagogue. Ils usent de tous les trucs et astuces listés dans le guide du parfait manipulateur d’opinion, mais cela ne prend plus. Plus que deux semaines d’ici le premier tour. Il faut s’attendre à d’autres propos dans le style, d’autres vagues d’arrestations de barbus, d’autres forfanteries du candidat-modeste-du-peuple, mais il faut tenir bon, ne pas se laisser intoxiquer, et se rappeler de tout ça avant d’entrer dans l’isoloir, et surtout, ne pas mettre un bulletin avec le nom du sortant dans l’urne…

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Le camouflage par clivage

Je suis toujours surpris de voir l’agressivité que le candidat-président déploie quand il s’agit de faire campagne.  Aujourd’hui encore, avec son attaque contre la CFDT des métallos de Florange, il a laissé parler son agressivité et le peu de recul dont il est capable devant une situation où il n’est pas acclamé par une foule en délire. En plus de se foutre de la gueule du monde quand il annonce qu’il a « obtenu » 17 millions d’euros pour Florange (voir l’article du Monde ici pour les détails) alors que 15 millions étaient déjà programmés (voir ici) avant l’agitation zébulonnesque du président-sortant-candidat-contre-le-président-sortant, il accuse les syndicats (et plus particulièrement la CFDT) d’avoir « trahi la confiance des salariés« . Et comment ont-ils trahi cette confiance? Je vous le donne en mille: « Ils sont venus m’insulter et essayer de casser mon siège de campagne. » Et là, tout de suite, on comprend mieux ce qui se passe chez le candidat-sur-talonnettes. Dès qu’il se sens dévalorisé, ou seulement non-admiré comme on le doit à un monarque, il considère qu’il y a une sorte de crime de lèse-majesté, et ne peut pardonner ni même prendre du recul par rapport à cela. Surtout qu’il faut bien voir le comique de la situation: on a bien vu les cinquante syndicalistes de Florange sortir de leur bus, et être aussitôt stoppés par un cordon de CRS, à plus de 100 mètres du QG de campagne du candidat-à-rolex. Alors pour ce qui est de casser son siège de campagne, y’avait encore de la marge. Mais ce qui l’a vraiment dérangé, dans cette histoire, c’est que non seulement ils ont fait beaucoup de bruit, et même à 100 mètres de là, au QG, on a du les entendre, mais surtout que sa mascarade médiatique n’a pas pris, quand on se rend compte deux mois plus tard que rien n’a avancé pour les ouvriers de Florange, et qu’au final cela met en exergue la vacuité de ses postures médiatiques hyper-volontaristes mais fort peu souvent suivies d’effet.

Alors on peut se poser la question de l’utilité d’un tel positionnement tactique vis-à-vis des syndicats. Cette technique de manœuvre politique, basé sur le clivage et la stigmatisation d’une catégorie facilement identifiable de la population, comme par exemple les syndicats, les musulmans (même si ce n’est que d’apparence, souvenez-vous), les jeunes, et j’en passe et des meilleures, a fonctionné en 2007, même si elle était moins appuyée, et contre-balancée par une promesse d’un avenir meilleur basé sur le ‘travailler plus pour gagner plus ». Aujourd’hui, acculé par son bilan, il ne peut plus jouer sur la corde de l’espoir et des promesses, usée par le déluge d’annonce tous azimuts pendant cinq ans et la réalité sociale du pays. Ne lui reste alors que le clivage et la peur pour engranger des voix. Cette vision classique du sarkozysme n’est pas fausse, bien sûr, mais elle occulte un autre aspect: la diversion et le camouflage.

En effet, pendant qu’il attaquait sans vergogne les syndicats, le bruit médiatique généré couvrait la petite musique de l’affaire Bettencourt-De Maistre-Woerth qui commence à s’insinuer dans cette campagne. Et qui emmène avec elle dans son sillage le financement de la campagne de Balladur en 95, qui, il faut se le rappeler, prétend avoir vendu pour plus de 10 millions de francs de T-Shirts avec sa tronche dessus. Crédibilité, quand tu nous tiens… Alors avec ces affaires à tiroir, avec de multiples facettes, intervenants, circuits financiers opaques, rien n’est facilement compréhensible, et encore moins prouvable devant la justice. Mais les soupçons sont là. Et le soupçon, en politique, peut faire très mal. Et voilà donc en réponse à ces affaires le camouflage par clivage. Mais à force de cliver, de faire monter la température dans la marmite, il faut qu’il fasse gaffe, le petit père des peuples gaulois: ça va finir par lui péter à la gueule. Il reste juste à espérer que nous ne soyons pas pris dans le souffle de l’explosion, et pour cela, autant lui couper le gaz le 22 avril.

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Le foutage de gueule en augmentation haussière

Chaque semaine il fait de plus en plus fort. Bon en même temps il nous avait prévenu d’entrée de jeu, sa stratégie était de saturer l’espace médiatique afin de faire oublier son bilan calamiteux. Enfin, la deuxième partie, il ne l’avait pas dit, mais tout le monde l’avait compris. Le problème de cette stratégie, c’est que quand son bilan, malgré ses efforts héroïques pour nous le faire oublier, avec en particulier une débauche de récupération de l’affaire de Toulouse et son agitation pour nous faire croire qu’il nous protège alors qu’il ne fait que dans l’incantation, revient s’inviter dans la campagne, c’est difficile de s’en sortir. Alors forcément quand le chômage augmente encore, pour atteindre la barre fatidique des 10%, alors qu’il avait pris un engagement solennel à passer en dessous des 5%, c’est un moment difficile, surtout pour les spins doctors sarkoziens. En effet, comment présenter un résultat qui est fondamentalement mauvais tout en le faisant passer pour quelque chose de positif?

Les conseillers en communication ont trouvé la réponse: la positivation. Tout comme pour les aveugles, devenus des non-voyants, l’augmentation du chômage devient une « baisse tendancielle de l’augmentation » du nombre de chômeurs (la vidéo ici). On édulcore la formule en espérant que les gens ne réfléchiront pas trop et associeront « chômage » avec « baisse ». Sauf qu’édulcorer la formule n’édulcore pas la vie des millions de français qui sont au chômage, ni de leur famille. Alors on a beau faire des formulations savantes pour éviter de dire la vérité, la réalité est telle qu’elle s’impose d’elle même au travers de l’écran de fumée savamment distillé par le modeste-candidat-du-peuple. Mais le plus beau, c’est qu’il conclu en disant que les chiffres montrent « une amélioration de la situation« . Quand on a 20.000 chômeurs de plus tous les mois, c’est une amélioration de la situation? Il faudrait qu’il aille dire ça à tous les nouveaux chômeurs, je pense que ça leur ferait bien plaisir, de savoir que leur situation s’améliore…

Hier matin, le candidat-président nous a encore montré à jusqu’à quel point son cynisme peut aller. Ayant institutionnalisé le mensonge et la langue de bois comme mode de gouvernement, il continue à tracer son sillon avec moult contre-vérités et forfanteries. Bulletin prévisionnel de campagne: on prévoit une forte augmentation du foutage de gueule pour le mois qui reste avant le premier tour.

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Chassez le naturel, il revient au galop

Ca y est, il est de retour. Après avoir tout fait pour nous faire gober qu’il avait changé, qu’il avait appris, en deux mots, qu’il s’était « présidentialisé », on a vu hier le retour du Zébulon hyperactif à tendance législative qu’est notre candidat-président. Le corps du tueur fou n’est pas encore refroidi, que le voici sur toutes les chaines d’info en direct pour nous annoncer des nouvelles lois qui vont nous sauver des terroristes fous furieux qui veulent nous égorger ou nous tirer comme des lapins, mais surtout, attention, hein, il ne faut pas faire de récupération politique… Prenant un air grave et une voix grave, il nous annonce que le fait d’aller consulter certains sites internet sera désormais un délit puni pénalement, et que ça va entrer en application ces prochains jours.

Ah, du coup, Mémé Lucette, du fin fond de son petit village de Parmonz-Eparvaux, là elle doit être rassurée: il est bien ce petit, se dit-elle, il me protège de ces méchants immigrés-terroristes qu’elle n’a d’ailleurs jamais vu à par sur BFM ou ITélé. Sauf que si ça peut marcher pour Mémé Lucette, qu’on peut manipuler relativement facilement grâce à la peur, pour les gens qui réfléchissent, ça risque à être un peu plus dur, et pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, quand le candidat-du-peuple-contre-le-président-sortant nous dit que ça va entrer en application dans les prochains jours, comment fait-il? Ce qu’il propose là ce sont des lois, qui doivent donc être votées par les deux chambres du parlement. Or le parlement est en vacances pour cause d’élection présidentielle. Donc, pour faire voter une loi, ça va pas être gagné. Ensuite, même si il convoquait le parlement pour une session extraordinaire, il ne faut pas oublier que, sur les deux chambres, il y en a une qui retoquerai  à coup sûr le texte, allongeant par là même le délai de mise en application. Donc, comme d’hab’, il nous prend pour des jambons incapables de réfléchir. Mais tout cela n’est finalement que des problèmes techniques.

Sur le fond de la proposition, comment justifier un tel texte, si ce n’est par une peur et une forte émotion consécutive aux évènements de ces derniers jours? Parce que sur un plan légal ou moral, c’est tout simplement aberrant. En effet, ce n’est pas parce qu’on lit un texte qu’on est forcément d’accord avec ce qu’il dit. La preuve, je vais regarder le site du Figaro tous les jours (ou presque), et pourtant je n’ai toujours pas l’intention de voter pour le candidat-sur-talonnettes. Je multiplie les sources, et je croise les informations, afin de me faire une vision plus juste de ce qui se passe autours de nous, mais ce n’est pas pour ça que j’adhère à tout ce que je lis. Criminaliser la lecture d’un texte, c’est tout juste digne de l’obscurantisme religieux qui a interdit des livres pendant des siècles, livres qui se partageaient sous le manteau, et pour lesquels on pouvait finir sur le bûcher si l’inquisition vous chopait avec. Donc, sa proposition, c’est le retour de l’inquisition, version 2.0 en numérique et haut débit, autrement dit le flicage des idées. Bienvenue en 1984: il fiche déjà nos empreintes, notre ADN, toutes sortes d’informations sur nous, et ceci qu’on soit coupable ou victime ou simplement témoin, et maintenant en prime il voudrait ficher nos pensées…

Enfin, cette instrumentalisation d’un fait divers pour en faire une loi moins de 36 heures plus tard est totalement contraire au rôle que doit avoir un chef de l’état: prendre de la hauteur, un peu de recul, ne pas céder à ses émotions. Mais au fond, est-il est guidé par l’émotion, ou par une visée électoraliste? Il s’agite et fait passer des textes, pensant ainsi masquer son impuissance de fait. Sauf qu’il a usé cette technique jusqu’à la corde, et qu’on ne laisse plus prendre à présent. A nous donc de lui répondre, dans moins d’un mois maintenant, avec notre bulletin de vote.

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Le tsunami médiatique et la stratégie de choc politique

Bon je ne voulais pas en parler tout simplement parce que je ne voulais pas participer au tsunami médiatique qu’on a pris en pleine poire ces deux derniers jours. Mais là, ça devient intenable, faut que je vous cause, parce que sinon je vais péter un câble. Alors je ne vais pas revenir sur les évènements de Toulouse et Montauban, ils ont été suffisamment et abondamment relatés, commentés, disséqués, supputés, conjecturés, et surtout récupérés, à la radio, à la télé, dans les journaux et sur internet, et tout le monde les connait.

Je voudrais plutôt m’interroger sur le déferlement d’articles, de reportages et de tweets qui s’est produit ces deux derniers jours. Ces évènements sont dramatiques, personne ne le niera. Mais tout le battage qui est fait autours, composé essentiellement de micro-trottoirs avec des riverains qui ne savent finalement rien, ou avec des parents d’élèves de la région parisienne qui nous disent qu’ils ont très peur, d’articles qui nous disent que le tueur est fou, mais déterminé, que la police met tout en œuvre pour mettre la main sur le tueur… enfin bref, que des trucs que tout un chacun, pour peu qu’il soit à peu près normalement constitué, et s’il dispose d’au moins deux neurones en état de fonctionner, aura compris par lui même. Alors on comprend bien que les journalistes sont là pour noircir du papier (ou remplir un écran, c’est selon), et que dans un sens ils font leur job. Certes, mais quand on trouve sur un seul site d’information plus de 15 articles sur le même sujet, ça ne devient pas un petit peu redondant tout ça? Pour les systèmes de vol d’un avion, la redondance a du bon, mais pour la presse, ça se rapproche plus d’un phénomène d’hystérie collective, chacun y allant de son petit mot, aiguillonnant son voisin qui va lui aussi y aller de son petit mot, et ainsi de suite. Au final, tous ces articles ne nous apportent aucune information, mais participent à la sur-saturation de l’espace médiatique. Et pendant ce temps là, on ne parle plus de la campagne et des sujets de fond qui commençaient tout doucement à émerger (les orientations socio-économique de notre pays au sein de l’Europe, pour résumer ça en une phrase).

Et puis nous avons la réaction des politiques par rapport à ces évènements. On pourra noter que celui qui a réagi en premier, cela n’étonnera personne, c’est notre Zébulon-candidat-président, toujours prêt à démarrer au quart de tour, voire à faire de l’auto-allumage. Le premier à dire qu’il mettait en pause la campagne, et puis à envoyer Guéant à Toulouse, comme si les flics locaux avaient besoin d’avoir le ministre de l’intérieur dans les pattes quand ils ont sur les bras une telle affaire. Et de déclarer devant des collégiens que ça aurait très bien se passer dans leur collège. Il suffit de regarder la réaction sur les visages des enfants pendant qu’il parle (la vidéo ici). Regardez par exemple la collégienne brune à gauche de l’écran. Au début, elle en rigole presque de ce que dit le candidat-président. A la fin, son visage s’est décomposé. Du coup, même si je ne suis pas souvent d’accord avec elle, je ne peux qu’abonder dans le sens de Cécile Duflot quand elle dit qu’on ne parle pas comme ça à des enfants.

Du coup, Hollande a joué les suceurs de roues, comme on dit dans le milieu de la course motorisée, autrement dit il a emboité le pas au candidat-autoproclamé-du-peuple en soit-disant mettant en pause la campagne tout en lâchant deux trois petites phrases et en s’exprimant à tours de bras sur cette histoire. Ca n’est pas son moment le plus glorieux dans cette campagne. Bayrou, Mélanchon et Poutou, eux, au moins, ont assumé leur position qui était de continuer la campagne et ne sont pas tombés dans ce double discours des deux principaux candidats.

Et puis il y a Marine-fille-de-son-père, qui dans un premier temps avait les fesses qui claquaient des dents tellement elle avait peur que ce soit un nazillon-front-nationalisant le tueur. Par contre, depuis qu’on sait que c’est un gars qui se réclame du djihadisme , elle est soulagée et elle se lâche, et vas-y que je t’envoie du risque fondamentaliste négligé par les autorités par-ci, et d’accuser les « salauds » qui en auraient profité pour s’en prendre au Front par là. Y’a pas à dire, c’était mieux quand elle fermait sa gueule.

Alors, au final, ça profite à qui, tout ça? Au tueur qui est devenu célèbre, sûrement. Aux politiques qui essayent de tirer la couverture à eux et de se nourrir des peurs suscitées par ces évènements? Peut-être, sauf si quelque chose d’autre se produit d’ici les élections. Théoriquement, d’après ce que nous disent les « experts » du microcosme médiatico-politique, c’est le candidat-à-rolex qui doit en tirer bénéfice. En tous cas, ça l’aidera à faire oublier son bilan, parce que si on le juge là dessus… En tous cas, ceux à qui ça ne profite pas, ce sont tout d’abord les familles des victimes qui se retrouvent ballotées dans l’océan médiatique déchainé et instrumentalisées par les politiques, et au final nous, les gens, puisque tout ça tend à transformer un vote rationnel basé sur les programmes et le bilan du sortant en un vote émotionnel dicté par la peur. Voilà comment s’applique la stratégie du choc.

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J’ai rencontré une militante mod… érée

Alors je vous jure, il n’y a qu’au Modem qu’on peut voir ça. Non parce que tous les autres militants, dans tous les partis politiques, ne jurent que par leur candidat, ou a minima essayent de vous convaincre de voter pour lui, parce que c’est le plus beau, le plus intelligent, le mieux pour l’avenir de vos enfants, le plus mieux qui sauvera vot’ retraite, Ma’ame Michu!! Enfin d’habitude c’est comme ça que ça se passe…Mais pas au Modem.

Non, au Modem, les militants sont différents, à l’image du message que leur candidat essaye de faire passer: pas d’idéologie, mais un pragmatisme teinté de moralité et de conscience. Alors a priori, ce genre de positionnement, ça a plutôt tendance à me parler. Les dogmes sont absolus, et ne tolèrent pas qu’on puisse sortir du carcan intellectuel sur lequel ils sont bâtis et dans lequel, par là même, ils nous enferment. Et ceci est vrai, que le dogme soit religieux, politique ou scientifique. Or le monde est tout, sauf absolu. Le blanc et le noir n’existent pas dans la vie, il n’y a qu’une infinité de nuances de gris. Et donc, très vite, le dogme se retrouve confronté à la réalité, et pour les défenseurs du dogme se pose le problème de comment concilier des faits réels entrant en contradiction avec leur système de pensée. Au final, c’est souvent par l’intimidation ou le dénigrement de ceux qui contrarient le dogme que cela passe (il n’y a qu’à se souvenir de Galilée et de comment l’église catholique a accueilli ses théories astronomiques). En politique, c’est fondamentalement la même chose, le dénigrement et l’intimidation étant monnaie courante, surtout dans la campagne actuelle.

Donc j’en reviens à la militante du Modem, sur laquelle je suis tombé pendant que je faisais mon marché (hé oui, comme tous les dimanches, les enfants). Donc la demoiselle tractait pour une visite de son chef de file qui va bientôt tenir meeting dans notre bonne petite ville de province. Comme c’est la première fois sur mon marché que je vois des militants Modem, je m’arrête, je prends un tract et je commence à discuter cinq minutes, comme je le fais à chaque fois que je prends un tract à un militant sur mon marché. Donc ça commence comme d’hab, ça fait longtemps que tu tractes, comment les gens réagissent, quels retours as-tu sur la campagne, sur ton candidat, etc… Alors rien de bien neuf, sinon une énième confirmation, le désintérêt grandissant des gens pour cette présidentielle. Avec quand même deux tendances bien distinctes, la classique « tous pourris, tous des menteurs, ils nous promettent monts et merveilles et nous la mettent bien profond dès qu’ils sont élus », et la moins classique mais en bonne voie de devenir un tube « quelque soit le gars qui sera élu, de toutes façons ça ne changera rien ». Et il faut bien avouer qu’il y a un fond de vérité dans chacune des deux…

Mais, à part ça, ce qui m’a frappé, c’est que même la militante me disait qu’elle n’était pas sûre de voter Bayrou. Là, je suis resté un peu con pendant dix à quinze secondes. J’ai bafouillé un « heu…, ben…, heu…, mais…. ben pourquoi tu tractes alors? ». Et là, toute naturelle, elle m’a répondu qu’elle aimait bien ce que disait Bayrou, qu’il lui paraissait sincère, mais que, pour en savoir plus, elle avait décidé qu’on n’est jamais aussi bien informé que de l’intérieur, et donc elle s’était lancé dans le truc afin de confirmer (ou d’infirmer, on verra ça d’ici un mois) ce qu’elle pensait du gars, et donc au final de quel nom il y aurait sur le bulletin de vote qu’elle glissera dans l’urne le 22 avril. Je dois bien avouer que je suis resté bluffé devant sa démonstration. Et effectivement, c’est une des rares militantes à ne pas essayer de convaincre les gens de voter pour son candidat, mais juste d’écouter ce qu’il dit, afin que chacun puisse se former sa propre opinion. Je ne peux que lui tirer mon chapeau, à la petite…

Alors est-ce que c’est une position tout à fait personnelle, où est-ce que c’est un positionnement stratégique de la campagne de Bayrou, je ne sais pas. En tous cas, c’est rafraichissant, voire même requinquant, de rencontrer quelqu’un comme ça, qui ne fait pas de prosélytisme pour sa paroisse, mais donne juste une info aux passants (Untel sera dans votre ville le tant, allez l’écouter, c’est important pour votre avenir). C’est le premier point vraiment positif de cette campagne. Tout n’est peut-être pas définitivement perdu, après tout…

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Incompétence flagrante, ou mensonge éhonté?

Alors je vais revenir sur ce que notre candidat à rayban a dit jeudi dernier sur France 2, lors de l’émission « Des paroles et des actes« . Alors vous allez me dire, tu arrives un peu en retard, il s’est passé des choses depuis, en particulier son meeting à Villepinte. Ben oui les enfants, mais je ne suis pas soumis au diktat de l’actualité immédiate, et il est quelques fois bon de prendre un peu de temps pour réfléchir avant de se lancer. En plus, c’est moi le big boss de ce blog, donc je fais un peu ce que je veux… Non, plus sérieusement, voilà ce qui m’a fait le plus tiquer la semaine dernière. C’est quand le président nous a sorti, avec l’air le plus sérieux du monde: « J’ai découvert quelque chose qui n’est pas normal. Ces grands groupes maximisent leurs avantages fiscaux, et une partie d’entre eux ne paient pas d’impôts sur les bénéfices. » (Pour ceux qui ne me font pas confiance, c’est à peu près à 1h03m20s dans la vidéo).

Alors j’aimerai juste revenir sur le côté « j’ai découvert »… C’est quand même énorme!! Pour un mec qui a été ministre de l’économie (en 2004), et président-capitaine de tempête économique pendant ces cinq dernières années, il vient tout jute de « découvrir » que les grosses entreprises font ce qu’il est convenu d’appeler, en langage politiquement correct, de l’optimisation fiscale. Je ne vois à cela que deux explications possibles. Soit il est complètement incompétent, et totalement ignorant de ce qui se passe dans le monde réel, ce qui expliquerai son aveuglement à des faits connus de tous depuis longtemps, soit, et c’est plus que probable, il se fout de nous et nous prend encore une fois pour des cons. Comme il n’a rien fait pendant ces cinq dernières années pour tous les passe-droits fiscaux permettant aux grands groupes d’échapper à une grande partie de l’imposition, il la joue « j’ai découvert » pour qu’on ne puisse pas lui renvoyer son bilan dans les gencives encore une fois comme sur une multitude d’autres sujets. Ben oui, mais son bilan, il est là, il existe, et le nier ou essayer de s’en détacher, comme s’il n’en était pas responsable. Sauf que responsable, il l’est. Et puis, quand l’alternative à la responsabilité est l’incompétence, on peut se demander si cette stratégie de communication est vraiment la meilleure.

Au final, à chaque fois qu’on lui parle de son bilan, des ses actes en tant que président, c’est la faute à la crise, c’est la faute à son ex-femme qui l’a quitté, c’est la faute aux médias qui le caricaturent et l’attaquent (on croit rêver), et finalement c’est la faute à ses conseillers qui ne l’ont pas averti que les entreprises ne payaient l’impôt que contraintes et forcées… Il y a un moment, dans la vie, où il faut prendre ses responsabilités et assumer ses actes. Visiblement, lui, il a choisi de continuer encore plus loin dans le mensonge. Mais il n’y a guère plus que lui pour y croire encore…

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