Bilan du débat: un exité agressif s’est fait démasquer

Bon, je vais y revenir une dernière fois avant dimanche, après c’est la fin de la campagne, et je prendrai quelques vacances pour me laver la tête… Comme pratiquement tout le monde, j’ai regardé le grand débat hier, et si François Hollande a révélé un part de sa personnalité, nous a fait découvrir qui il est, au moins en partie, Sarkozy, lui, a fait du Sarkozy 100% pur jus. Content de lui-même, s’envoyant des fleurs quand il n’agressait pas son adversaire, attaquant tous les socialistes tout en jouant les victimes, allant même jusqu’à exhumer Mitterand, et finissant par une tirade sur DSK. Hollande, lui, ne s’est jamais abaissé ni à l’attaque personnelle, ni encore moins à des attaques sur les personnes de l’UMP ou à ressortir les affaires, pourtant nombreuses durant le quinquennat de Sarkozy. Juste pour mémoire, Woerth-Bettencourt, Karachi, fiston-EPAD, financement par Khadafi, achats immobiliers troubles, mise en examen de ses collaborateurs, remboursement de Tapie, et je m’arrête là sinon dans trois cent lignes j’y suis encore.

D’entrée de jeu, Sarkozy a été dans l’agression et dans le mensonge. Quand il dit que sous son quinquennat il n’y a pas eu de violence, il oublie un peu vite les émeutes de Villier-le-Bel en 2007, les émeutes de Grenoble en 2010, à la suite desquelles il a prononcé son fameux discours de Grenoble, et oublie-t’il l’Outre-Mer qui était en feu il y a quelques semaines seulement? Du foutage de gueule catégorie grand maître.

Alors je ne vais pas refaire tous les points du débat, mais sur chaque thème j’ai trouvé une constante: Hollande commençait par un réquisitoire sur la politique de Sarkozy et ses effets sur les français, puis présentait ses propositions. Sarkozy, lui, tentait de camoufler son bilan et essayait de détourner l’attention par des attaques sur Hollande ou les socialistes. Mitterand en a particulièrement pris pour son grade… Hollande a été obligé de l’interrompre à plusieurs reprises quand Sarkozy débitait des conneries vraiment trop énormes pour qu’il laisse passer. Et Sarkozy s’énervait, s’agitait sur sa chaise, et a finalement été incapable de défendre son bilan. Quant à faire des propositions, ça a été surtout Hollande qui a décliné les siennes, Sarkozy critiquant beaucoup mais proposant très peu.

Sarkozy a quand même fini par faire l’amalgame entre musulman et extrémiste, entre immigrant et musulman, donc à tisser le lien entre immigrant et extrémiste. Hollande ne s’est pas démonté et l’a repris, mais voir le président de la république en exercice s’abaisser à ce niveau, ça fait froid dans le dos et ça fait mal à la France.

Alors au final que restera t’il de ce débat? Chaque camp y trouvera son bonheur, il n’y a pas eu de KO mais on a quand même vu une différence de niveau, de hauteur de vue, et de maitrise de soi entre les deux candidats. On a vu Sarkozy être réduit à faire des attaques personnelles car sur le fond, il a été incapable de défendre son bilan et sa politique. On a vu un Hollande prendre de la hauteur et incarner une présidence apaisée, même si il a pataugé sur quelques sujets. Sarkozy, lui, a pédalé dans la semoule du début à la fin. Mon choix était déjà fait avant le débat, mais ce choix a été conforté hier soir. Hollande a prouvé qu’il pouvait être président. Sarkozy pendant cinq ans nous a prouvé de quoi il était capable. Au final, la question qui reste, c’est voulons-nous continuer avec Sarkozy et sa manière de gouverner en créant et en exploitant des clivages dans notre société, en pérorant dans les médias mais en agissant très peu dans le monde réel, ou voulons-nous un changement? Je me dit que le changement ne peut pas être pire que ce que nous avons en ce moment, donc autant changer. Dimanche, dernière étape du rodéo présidentiel. Espérons que Sarkozy se fera éjecter de son trône élyséen.

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