Quand l’hopital se fout de la charité

Bon ça faisait un bon gros bail que j’y étais pas revenu… Mais ce matin je suis tombé sur cette chronique de Sophia Aram sur France Inter face à une femme que j’admire pour sa capacité incommensurable à la langue de bois et au je-dis-n-importe-quoi, j’ai nommé Nadine Morano. Alors bon, on peut comprendre que Nadine n’apprécie pas de se faire traiter de vulgaire en direct à la radio, à sa place je n’apprécierais pas non plus. Après, sa réaction est, comment dire… surréaliste. Elle vient s’exciter sur le fait que ce n’est pas honnête de sortir une phrase de son contexte et de résumer tout un propos par quelques mots, que c’est des raccourcis de journalistes et tout ça… Non mais là, je me suis dit que ce n’était décidément plus possible, c’est franchement l’hôpital qui se fout de la charité… Parce que, si on se rappelle bien, dès le lendemain, c’est bien Nadine Morano qui insistait lourdement sur l’histoire du « sale mec » de Hollande à propos de Sarko, non? C’est bien elle qui faisait un énorme raccourci en sortant deux mots de tout une tirade dans laquelle notre ami de l’autre pays du fromage prenait la place de notre (heu… non là je peux quand même pas m’inclure dedans, ça n’a jamais été le mien…), donc du président… Là je dois bien avouer que j’adore ce genre d’enchainements de la part des politiques, où ils viennent nous faire une grande leçon de morale et de pureté journalistique, d’exigence envers la vérité, de droiture morale, pour quelques heures plus tard faire exactement ce qu’ils viennent de dénoncer violemment. Alors avec Nadine, c’est vrai qu’on s’est habitués aux propos à l’emporte-pièce, sauf qu’elle est en train de passer dans la catégorie supérieure, c’est plus la pièce qu’elle emporte, c’est toute la maison en un seul coup. Et le plus beau, c’est que dès le lendemain, quand tout le monde (à commencer par le Parisien qui à lancé l’histoire de ce gars pas propre) commencer à nuancer ses propos, à corriger et à retransmettre l’intégralité de ce qu’avait dit Hollande, elle, Nadine, persiste, signe et enfonce le clou. Là d’un coup, plus de préoccupation d’honnêteté intellectuelle, quand il s’agit de taper sur les adversaires, visiblement tous les coups sont permis. Et la voilà réclamer des excuses à grands cris d’orfraie, et se dire scandalisée par des propos qui sont indignes (oui oui, vous avez bien lu, indignes, pas moins que ça) pour la politique et tout ça… En gros et pour résumer, elle, elle a le droit de sortir deux mots de leur contexte et monter le tout en mayonnaise, par contre il faut surtout pas que d’autres fassent la même chose à propose de ce qu’elle dit elle… Moi je me souviens de mon papounet, quand j’étais tout minot, qui me disait: « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ». Visiblement, personne lui a jamais dit ça à Nadine… Dommage, ça aurait pu lui servir. Quand on est politique, et encore plus, quand on est ministre, il faut avoir un poil de hauteur, et être au dessus de ces basses polémiques… Le problème, avec le gouvernement et le président qu’on se paie en ce moment, c’est qu’au lieu d’avoir des responsables prenant un peu de distance par rapport à la mêlée, et évitant de sur-réagir à n’importe quel fait divers, ils ont fait de la polémique et de l’excitation médiatique leur mode de gouvernement. Parce que, pendant ce temps là, perdu à discutailler sur des conneries totalement futiles, les vrais problèmes, on en parle pas…

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